Montpellier devient pour un jour samedi la capitale internationale du hip-hop et de la breakdance à l'occasion d'une compétition digne d'un championnat du monde, le "Battle of the year" (Boty), au cours duquel 19 compagnies venues de 18 pays doivent s'affronter.
La grande salle de l'Arena affiche d'ores et déjà complet: 11.500 spectateurs sont attendus pour cet événement exceptionnel dans le monde de la breakdance qui verra, aux termes des qualifications, deux compagnies -- deux "crews" -- s'affronter en finale samedi soir.
Et si l'ambiance est à l'image de celle qui régnait lors des précédents battles, organisés depuis 20 ans en Allemagne, la soirée promet d'être survoltée, avec ses DJ, ses "maîtres de cérémonie" et ses chorégraphies spectaculaires où se succèdent "headspins" (rotations du danseur sur la tête), "freezes" (postures immobiles), "locks" (mouvements indiquant des directions avec les bras) et autres "coupoles" (rotations sur les épaules).
L'an dernier, c'est le crew de Corée qui avait remporté la victoire. Les Gamblerz seront présents à l'Arena et affronteront des groupes venus notamment du Brésil, du Kazakhstan, du Maroc, du Japon, de Taïwan, d'Israël, de Hollande... sans oublier les Français de la Smala, qui viennent de Bordeaux.
Tous ces groupes ont non seulement remporté les battles organisés au niveau national dans une trentaine de pays, mais, pour être présents à Montpellier, ils ont dû sortir vainqueurs de sélections régionales.
Samedi, les 19 équipes auront chacune six minutes pour présenter leur chorégraphie. Le jury devra retenir les quatre meilleures qui s'affronteront lors de demi-finales.
"Il note en fonction du travail au sol, du travail acrobatique, du thème, de la musique et de la synchronisation", souligne l'organisateur français du Boty, Thomas Raymond.
Puis vient le moment du battle, qui voit les deux dernières équipes se défier pendant une vingtaine de minutes. Elles "sont face à face et interviennent en alternance", explique Thomas Raymond. Pas de mouvements imposés, "les crews improvisent, même s'il y a des combinaisons préparées", en collant "le plus possible à la musique".
Dans le battle, "il y a aussi un aspect stratégique", pointe Thomas Raymond: un crew peut très bien lancer sur scène tous ses danseurs - les Grecs sont 15 - et son adversaire lui répondre par un solo -- un seul "B-Boy" ou une "B-Girl". Au meilleur de capter l'attention, d'être le plus spectaculaire, le plus innovant et le plus convaincant au niveau technique. Avec l'espoir de rentrer "dans l'histoire de la danse hip hop", dit le site du Boty.
Les garçons et l'unique fille du Chapin Crew (Guatemala) confient être "très excités", à l'approche de la compétition.
Le Chapin Crew s'est constitué il y a deux ans, raconte un de ses membres, Walter Lliwinson Lozzi, 18 ans. En avril, il a remporté la sélection au Guatemala, puis en août celle pour l'Amérique centrale. "On a juste changé quelques petites choses" dans la chorégraphie, dans la perspective du Boty, dit Walter, qui ne connaît les autres compagnies que par des vidéos.
En attendant le Battle, les organisateurs ont proposé cette semaine au public de découvrir d'autres disciplines du hip-hop, comme le graffiti, le deejaying (l'art de manier les platines) ou le beat box (l'art de reproduire des sons avec la bouche).